ALASKA HIGHWAY

7 décembre 1941. Pearl Harbour. Les USA s’attendent à une invasion japonaise par le nord et ils n’ont pas tout à fait tort : dès le début du conflit l’armée impériale va s’emparer de deux des îles aléoutiennes sans se heurter à une résistance significative…et pour cause, l’ouest de l’Alaska est pratiquement dépourvu de toute force armée.

Or aucune route terrestre qui permettrait d’acheminer hommes et matériel ne mène à l’ouest de l’Alaska, ni même à l’Alaska !

En moins de neuf mois, l’armée américaine va tracer, dans une nature vierge et sur un sol perpétuellement gelé en profondeur, une route stratégique de 2.300 kilomètres baptisée « Alaska-Canada Military Highway », en abrégé « Alcan ». Elle ressemblait à ça

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c’est aujourd’hui l' »Alaska Highway », nirvâna de tout motard -pardon, de tout biker- et elle a l’air de ça:

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ou de ça (permafrost oblige)

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ou encore de ça

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(je n’en menai pas large sur ma « heavy motorcycle »…)

Sur quelle autre route au monde la voix suave de votre GPS vous dit « Continuez tout droit sur 467 kilomètres »

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et vous rencontrez des avertissements de ce type : « Check your fuel, next service in 150 km« , et quel service !

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Sur quelle autre route au monde vous pouvez rouler pendant des heures, je dis bien des heures, sans rencontrer un seul véhicule dans les deux sens tout en roulant dans des paysages magnifiques

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(oui, c’est bien un glacier que l’on aperçoit à droite)

sans pour autant qu’elle vous laisse oublier son histoire (ici dans la petite ville de « Tok », surgie du néant en 1942 comme camp de construction appelé alors, guerre oblige, « Tokio Camp », en abrégé « Tok » ; la guerre est finie, la ville est restée)

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Et quand après avoir roulé de longues heures vous arrivez dans la petite ville de « Whitehorse » (ainsi nommée car située en bordure du Yukon dont les rapides évoquent les crinières de chevaux au galop)  et trouvez un Bed & Breakfast fréquenté par des américains poètes (celui de gauche me récitera du Robert Service et celui de droite, vieux photographe, aurait pu, il y a quelques années, être le héros de « Sur la route de Madison »)

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et tenu par un certain « Bernie »

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quelle surprise, le soir, de retrouver ledit Bernie sur la scène d’un cabaret

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dont le spectacle « tous publics »

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ne manque pas de susciter des vocations

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si bien que l’on aurait aimé rouler encore plus loin lorsque l’Océan Pacifique, à Anchorage, vient mettre un terme à la route

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et que seuls les mouettes et les cerfs-volants  peuvent aller au delà.

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18 réflexions sur “ALASKA HIGHWAY

  1. Après une semaine de silence contente d’avoir de tes news…..
    Bertie a rencontré Bernie et peut-être une future vocation est née pour toi !
    Si tu ne veux plus revenir à l’ETUDE, il y a le cabaret……….
    Tes nouvelles me ravissent toujours.
    Bonne route et à bientôt sur le blog.
    Bravo !!!!!

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  2. Quel plaisir de te lire mon ami 🙂
    La route s’arrête à Anchorage, il va falloir changer de monture…
    Quelle sera la prochaine étape ? Le mystère, savamment entretenu par notre ami, s’épaissit. L’attente du prochain article sera longue…

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  3. bravo camarade aramacviste tu portes fier les couleurs des motards rhone-alpins dans ces contrées inhospitalières !
    enfin pas si inhospitalières que ça… le french cancan semble te plaire particulièrement…
    bien à toi
    John STRONG

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    1. Figure toi qu’hier alors que je faisais mes petites courses pour le pique-nique du lendemain un type m’arrête dans le supermarché et me demande:
      -« What means ARAMACV on your T-shirt ? » (Note bien, veux-tu, et fais savoir aux copains qu’il s’agit de mon T-shirt number One…)
      Je lui répond dans mon « broken English »:
      – » It means  » Club of the bikers from French Alps who love unpaved narrow roads. »  »
      Le type éclate de rire et, me serrant la main, s’écrie
      -« Welcome in Alaska » !

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  4. Et bien Bernie, Pacific Blues t’aura tout de meme amene en Alaska! Je dois dire que je te troube plutot brave d’avoir entrepris le voyage avec une monture dont la fiabilite etait, hmmm, doutable!
    Quand j’habitAis a Yellowknife (land of muskeg and mosquitoes!) un de mes collegues a Whitehorse m’avait dit acoir achete un chalet la-bas. N’y etant jamais encore alle et m’imaginant que ca sevair etre comme Yellowknife je l’avait trouve completement dingue. Quele ne fut me surprise lors de mon premier voyage d’y trouver de vrais arbres avec des branches de tous les cotes, des montagnes et des rapides, un train et des routes pavees! Pas etonnant qu’il voulait s’y etablir en permanence! J’espere que tu as aime Whitehorse. Je ne suis jamais alle en Alaska sauf dans le ‘Panhandle’ lors d’une croisiere. Je t’envie! Dis-nous vite quelle sera ta prochaine destination et sur quelle monture!

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  5. Cool, des nouvelles fraiches !!!! Je commençais à souffrir de troubles dus au manque 😉
    Quelle chance tu as !!!! bravo bravo…. Autant avide que mes collègues du dessus de connaitre ta prochaine destination, j’ose lancer un timide : Fairbanks ?

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      1. Je te souhaite d’avoir la chance d’observer une de ces merveilleuses aurores boréales dont Fairbanks semble être habituée. (mais peut être ce n’est pas la bonne période….). Sois prudent ! Bises Argentines 😉

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  6. Bertie and Bernie, what a Whitehorse, Yukon Territory, pair! And thanks so much for putting Dan Gramke and Bob Mathews (moi) in your blog!

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  7. Salut, le motard! que d’aventures passionnantes tu enchaînes!les grands espaces , les rencontres sympa,etc….Ici,à kappel nous avons vécu les aventures helvétiques de Elias et Hugo. très chouette de les rencontrer. les voilà à Arèches ou d’autres aventures les attendent. Pour Jörg et moi, retour au calme plat (chaleur: 32 degrés):
    Take the road jack, and be careful! Bizzz, Dominique

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  8. bonjour oh Grand Captain Bertie …

    alors que je rentre d’un voyage sur les toits du monde, je découvre avec un immense
    plaisir que notre « Captain from Savoie » a laissé tombé les fromages de la hiaute afi n d’aller découvrir le French-Cancan plus au nord

    Je m’emerveille une fois de plus de tes aventures rock-and-rollesques qui me rendent faut bien l’avouer humblement jaloux. mais je ne suis point le seul, car je connais une brèle, qui dans le 7/3 doit se morfondre en se demandant si tu vas quand
    même revenir pour aller affronter les rigueurs de l’hiver motocycliste

    je suis heureux que tu sois devenu « terrot-positif »

    et comme j’ai lu sur une route quelques part au Ladakh

    « Drink Whisky
    ride risky  »

    bonne route et (bien sur) à bientôt sur les routes du monde
    Goldie (qui t’envie)

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  9. Bertie, je n’en peux plus de rêver sur tes photos et commentaires . Je devinais ta culture, mais pas sa profondeur ; et maintenant avec toutes ces heures passées seul au guidon de ta belle monture et au gré de tes magnifiques rencontres, je gage que tu y as ajouté une sérieuse dose de philosophie.

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