L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Arthur Rimbaud
Avant-hier à Watson Lake (Yukon, Canada), au petit déjeuner, j’ai fait la connaissance d’un vrai trappeur, Andy
il a soixante-dix-sept ans, est arrière-grand-père et continue à courir la forêt pour attraper des animaux.
Sa femme est indienne (pas indienne d’Inde, amérindienne) et il m’a dit avoir beaucoup appris des vieux indiens, pas des jeunes « ils ne valent rien et sont tous alcooliques; moi je n’ai jamais fumé ni bu une goutte d’alcool (Howard Hawks aurait ajouté « ni touché une femme…avant l’âge de quatorze ans; »*).
-« Et que chassez-vous ? »
-« Je tue tout, sauf les hommes. »
-« Il y a beaucoup d’animaux dangereux ? »
-« Oui, les loups qui, depuis qu’ils sont plus ou moins protégés, ont mangé tous les élans, les ours -si vous en voyez un n’essayez pas de l’approcher, partez aussitôt et souvenez-vous qu’un ours ça court très très vite-, les bisons… »
-« Les bisons ? »
-« Si vous partez vers Fort Nelson vous en verrez sûrement sur la route. »
De fait…
(« autoroute » est inapproprié; il s’agirait plutôt d’une route nationale…à faible circulation)
-« Et quel est l’animal le plus dangereux ? »
-« La femelle de l’élan quand elle a un petit; elle ne vous laisse pas l’ombre d’une chance ! Et vous, que chassez-vous ? »
-« Les aurores boréales; je suis monté jusqu’à Fairbanks en Alaska pour en voir une; en vain. Mais ici, à Watson Lake, où se trouve le centre canadien d’études des aurores boréales, l’on m’a dit, à l’office du tourisme, que je pourrais peut-être en voir une cette nuit…Qu’en pensez-vous ? »
-« C’est possible. Sortez entre deux et trois heures du matin; mettez-vous loin des réverbères et regardez le nord. »
-« Y a-t-il un endroit particulier où les gens d’ici se réunissent pour voir les aurores boréales ? »
-« Les gens d’ici ne contemplent pas les aurores boréales : elles leur rappellent l’hiver, le froid, les nuits interminables… »
Je me suis donc réveillé à deux heures du matin et suis sorti, à moitié rassuré, dans les parties non éclairées de la petite ville; ce que j’ai pris pour un début d’aurore boréale n’était que le reflet de la lune sur des nuages à l’horizon. Au loin un loup hurlait; avait-il été privé d’élan ? Au bout d’une heure je suis rentré me coucher.
Le lendemain matin, avant de prendre la route, je suis allé partager le breakfast d’Andy.
-« Andy, je n’ai pas vu d’aurore boréale. »
-« Ca ne m’étonne pas, les nuits ne sont pas encore assez sombres ».
-« Andrew, avez-vous jamais voyagé ? »
-« Non, je n’en ai jamais éprouvé le besoin, je suis heureux ici. Voyez-vous, moi, j’aime les aurores boréales. »
B.
*Cette petite référence cinématographique pour l’homme qui va sur la lune en moto.
bebertworldtrip 
Encore un excellent article (la chute est géniale !) Tu as trouvé le ton, la ligne d’écriture et… les sujets qui réjouissent le lecteur. Et font envie, soit dit en passant.
Mais de grâce, parce que tu vas le regretter for the rest of your life, et que tes photos ne méritent pas ça, soit sans pitié pour ces insectes qui squattent ton objectif depuis le 21 juillet (peut-être s’agit-il d’une même famille, et qu’ils se passent le relais ?)… ou installe Photoshop sur ta machine ! 🙂
Amitiés.
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« For the rest of your life » à 1mn 11 : https://www.youtube.com/watch?v=rEWaqUVac3M
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Il y aura encore beaucoup de suites à « Mission Impossible ». Mais nous aurons toujours « Casablanca »…
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Quelle merveilleuse aventure avec ce vieux trappeur ! A défaut d’aurore boréale tu auras fait, encore, une belle rencontre… Bonne continuation pour la suite.
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Craig Johnson ( Dark horse), Edward Abbey ( Le gang de la clef à molette, et Seuls les indomptés) et le blog des Bébert : un été américain de choix !
Bises
Christine et Bruno
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Dommage arthur la vidéo ne passe pas sur mon portable !!!!!
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A reblogué ceci sur bebertworldtrip.
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Salut Bébert! je n’en reviens pas de ta soif de grands espaces et d’aventures. Après l’Alaska, la Mongolie, et même sans ta meilleure moitié, qui doit se languir sans toi….
Bonne continuation sur la planète terre et à bientôt le plaisir de te lire. Bises, Boté
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Dominique, je confirme : Ginette va super bien depuis notre remise en forme et soins anti âge a la lechere !!!! La voilà prête pour une prochaine aventure. Bébert va t il la reconnaître??????
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J’ai dans ma clientèle deux ou trois Andy qui n’ont jamais quitté leur Vallée des Belleville (où l’électricité a été installée en 1953 !) qui n’ont jamais dépassé Chambéry et qui à la question « vous n’avez pas envie de voir le monde ? » répondent « pour y trouver quoi, je ne suis pas bien ici ? » – Des sages avec qui les dossiers sont toujours faciles.
Mais qui est donc cette (ou ce) Dominique qui te divise en deux moitiés, dont la meilleure est à Gilly et l’autre, la moins bonne, donc, nous épate tous les jours ? Te laisse pas faire Bertie !
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L’un doit s’appeler « Jay », l’autre « Bal » et le troisième « Hudry ». Je me trompe ?
Quant à cette Dominique, ou « Beauté », ou encore « Bôté », est l’une des deux sœurs de Geneviève, ou « Gina », ou encore « Ginette », l’autre étant Marie-Christine ou « Marie », ou encore « La Marie ». Comme tu le vois l’on use volontiers de surnoms dans la famille! La « meilleure moitié » dont elle parle n’est autre que Geneviève (ou « Ginette », ou encore etc…), qui, pendant que j’arpentais le Grand Nord, se trouvait à la maison à Gilly-sur-Isère pour ne pas manquer la visite de notre fils de Berlin, de sa charmante épouse et de leurs deux garçons. Voilà, tu sais tout.
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Mon cher Bébert,
Il est vrai que ns usons de surnoms de la famille : Bébert (dit aussi Robert), potok, acou, Didi, Tatice, didite etc……..et j’en passe.
Moi je préfère Marie ou la grande a la Marie…..
J’espère que tout continue à bien » rouler » pour vous, faites moi rire, encore, avec vos péripéties qui font rire aussi mes amis. Bien qu’ils ne vous connaissent pas sont assidus a vos commentaires !!!!!!!
Marie
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