Après le Liban, la Grèce; plus précisément Athènes.

 

Mais en dépit d’incontestables beautés

 

et d’inoubliables rencontres

(Clotilde et Guillaume oeuvrent tous deux dans une ONG chargée de l’accueil des réfugiés; bien que l’on soit à la veille d’un dimanche et qu’ils aient travaillé toute la semaine  ils sont allés se coucher tôt car il leur faudrait, dès le lendemain, résoudre l’équation suivante : « comment accueillir 1.300 réfugiés dans un centre prévu pour 200 ».)

l’enthousiasme n’y était plus…

 

« Tant qu’à lire du cyrillique

et rencontrer des popes

autant aller en Russie » s’exclama Ginette.

« Chiche ! » lui rétorqua Bébert.

 

Et c’est ainsi qu’après un dernier petit-déjeuner devant l’Acropole

 

et un crochet par Albertville pour prendre quelques vêtements chauds, fêter les 36 ans de leur second fils

(le fait d’avoir gardé la maison en leur absence n’aurait-il pas eu de fâcheuses conséquences sur son comportement ?)

et sortir leur attelage du garage

(Bébert s’est offert des gants de jardinier tout neufs pour l’occasion !)

la paire de nomades prit la route pour la Russie, favorisée, il est vrai, par un hiver exceptionnellement doux.

…………….

Suisse, Autriche, Slovaquie,

Pologne, Biélorussie

jusqu’à ce qu’un jeune couple rencontré sur une petite route après Vitsebsk leur apprenne qu’ils étaient entrés, sans s’en rendre compte, en Russie

De fait, après une petite journée de route par temps étonnement chaud pour la saison et, surtout, pour la région, ils atteignirent les faubourgs de Smolensk où les attendaient leurs amis Piotr et Brigit

(Piotr n’aime visiblement pas être photographié, instinct de survie hérité de l’ex-URSS ?)

(Il est vrai qu’il a de quoi être méfiant : d’habitude, à cette époque de l’année, la lame de son petit chasse-neige ne chôme pas…).

Mais après quelques verres de  Vodka l’atmosphère eût tôt fait de se détendre et le jour ne s’était pas encore levé qu’ après une bonne nuit dans la datcha de Brigit et Piotr

les sexagénaires immatures reprirent le chemin de Moscou…

…et Ginette de s’écrier : »Heureux qui, communiste, a fait un beau voyage ! »