Il s’appelle Mükremin Gültekin et fait partie des sept chauffeurs routiers qui accompagnaient les deux cent et quelques camions embarqués par le UND EGE (Mer Egée), mais il se fait appeler Mikko.
Le huitième c’était moi, chauffeur de l’Orange Bleue.
Mikko est Turc, comme la plupart de mes compagnons, les autres étant Iraniens, et tous, voyant en moi une autre sorte de roulier, m’ont immédiatement adopté.
me proposant même, lorsqu’ils n’y avaient pas touché, tel ou tel plat de leur ration de bord.
Mikko, comme tous ses camarades, sillonne l’Europe en long et en large et, bien qu’il ne parle que le Turc et le Farsi, est capable de se faire comprendre de n’importe qui. Il m’a ainsi raconté que ses parents tenaient un petit restaurant à Ankara mais que, fâché avec son père, il avait quitté la maison pour être successivement chauffeur de bus urbain (une horreur en Turquie, les Turcs conduisant comme les Indiens, mais deux fois plus vite ), conducteur de coach touristique (plus agréable) et, enfin routier TIR (la classe !).
Mais ce dernier métier n’est pas sans risque: l’autre jour, en Allemagne, il s’est fait contrôler par les policiers qui ont trouvé dans sa remorque, cachés parmi la marchandise…trois Afgans. Il m’a montré les photos : un homme jeune et deux enfants, un père et ses fils ?
« Heureusement que cela s’est passé en Allemagne », m’a dit Mikko,« et que les policiers m’ont cru lorsque je leur ai fait comprendre qu’il s’agissait, pour moi, de passagers clandestins, car dans d’autre pays (il ne m’a pas dit lesquels mais il est facile de deviner) j’aurais eu de graves problèmes ».
Pour le reste la traversée s’est bien passée et après avoir franchi le détroit des Dardanelles (de sinistre mémoire pour les Anglais et les Français)
nous avons accosté dans la nuit au port de Pendik où notre navire se trouvait encore à quai à l’heure du petit déjeuner
Il faut dire que j’avais admirablement été préparé à la vie de marin par M. et J.-C. qui m’avaient emmené la veille de l’embarquement à la pêche au gros
Aide-moi, Jean-Claude, il me faut un gros appât car ici les poissons sont énormes
Ca-y-est, j’en tiens un, jette l’ancre pour qu’il n’entraîne pas le bateau au large
Et voilà le travail...
Cette nuit je vous écris de Trébizonde, sur la Mer Noire (les anciens Turcs désignaient les points cardinaux par des couleurs, Mer Noire = Mer du Nord ),d’où Ginette m’avait dit que je pourrai prendre le ferry pour Sotchi en Russie.
Sauf qu’il n’y a plus de ferry pour la Russie et qu’il va me falloir traverser la Géorgie…
Bébert, le roi du désert
Mazette…. Bon voyage, bonnes routes. Bises
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Nouvelle aventure, nouvelles rencontres !!!!!!
Merci Bebert pour ce recit nous faisant partager, avec humour (comme toujours) ton periple en cargo avec tes copains bien sympathiques..
Je te souhaite
bonne continution pour la suite avec ta « copine l’orange bleue ».
Bon vent …….
Bises,
Marie
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Cela promet d’être passionnant. Ca l’est déjà. Bravo Bertrand.
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Mon cher bebert merci pour ce clin d œil révélant mon talent caché de grande pécheresse devant …… On attends la suite avec impatience . On veut du croustillant . !!!!! Ce n est plus vogue la galère .mais Bonjour la terre ferme .
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Bonne escapade .
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Bébert, la prochaine fois, change de préparateur de voyage. La Ginette veut te perdre, c’est sûr, ça commence par le défunt ferry….
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Ça commence bien en tout cas.
Vivement la suite.
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Attention au retour que la troisième place de la moto ne soit pas occupée par un(e) clandestin.
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