DANS LES PAS DE ROBERT BYRON (dedicated to Michael Walford)

Erzurum (Anatolie Orientale), le 20 juin 2018.

 

Merci, merci, mes amis pour vos messages d’encouragement, sur ce blog ou sur ma boîte mail.

Je crois l’avoir déjà écrit, mais les amis ne sont jamais aussi présents que lorsque l’on voyage seul : penser à eux vous guérit de la solitude et l’on a plaisir à se remémorer les qualités de chacun. Vous êtes des personnes rares et précieuses et j’ai beaucoup de chance de vous connaître !

C’est d’ailleurs à un ami anglais, le dédicataire de cet article, que je dois d’être en Turquie en route pour l’Iran et l’Afghanistan : comme je lui parlais de Nicolas Bouvier il m’a demandé si j’avais lu La route d’Oxiane d’un certain Robert Byron. A ma réponse négative il m’a vivement encouragé à le faire.

Je n’ai pas été déçu.

Robert Byron (rien à voir -du moins à ma connaissance- avec le célèbre Lord Byron), jeune esthète britannique fasciné par l’architecture islamique, entreprit en 1933-1934, en compagnie d’un ami qui n’était autre que le fils du diplomate Mark Sykes*, un périple qui le mena en Iran (l’on disait alors « la Perse »), en Afghanistan et dans la partie de l’Inde qui n’était pas encore le Pakistan. Il en tira un chef d’oeuvre, drôle, érudit, palpitant et, il faut bien le dire, un peu condescendant pour les peuples visités. Mais c’était l’esprit de l’époque…

Le pauvre Robert Byron mourut à 36 ans, le bateau qui l’emportait à Alexandrie ayant été torpillé par un sous-marin allemand.

The Road to Oxiana a non seulement été traduit en français mais est régulièrement republié. Il ne s’agit rien de moins que « the seminal travel book of the twentieth century ».**

Un autre ami anglais, Robert Cole, à qui je disais le rôle qu’avait eu ce livre dans ma décision d’aller en Afghanistan (si l’on veut bien ne pas tenir compte de celui de Geneviève à cause de qui je suis forcé d’y passer pour aller à Samarcande et Boukhara étant persona non grata au Turkménistan), m’écrivait juste avant que je ne parte : « No, I haven’t read Byron’s « The Road to Oxiana » but you have me intrigued ! Though if the book inspires such adventures then I think I had better not read it ! »***

Alors, faut-il le lire ou non ?

En attendant je fais ce dont mes amis de la Royal Association (club des amateurs de motocyclettes Royal Enfield) ont horreur : des kilomètres d’autoroute.

Dans la ville patricienne de Bergame

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j’étais un pouilleux à moto, dans la douce Ljubljana (Slovénie)

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un touriste nochalant, à Plovdiv (Bulgarie)

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presque un poète sur le chemin de l’Orient

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et maintenant que je suis en Turquie un invité de marque que de jeunes professeurs  (que des hommes !) n’hésitent pas à convier à leur barbecue

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Si le grand lider est omniprésent

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(il est vrai que l’on est en période électorale mais certains panneaux me semblent bien anciens)

la police de la route, elle, est beaucoup plus discrète

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et c’est très bien comme ça !

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Demain, si Dieu le veut, je dormirai en Perse.

 

Bébert le solitaire

 

 

* celui de la ligne Sykes-Picot dont les effets se font toujours sentir.

**   « La matrice du livre de voyage du XXe siècle ».

*** « Non, je n’ai pas lu « La route d’Oxiane » de Robert Byron mais tu m’as donné envie de le faire. Quoique… si le livre inspire de telles aventures je crois qu’il vaut mieux que je ne le lise pas !

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9 réflexions sur “DANS LES PAS DE ROBERT BYRON (dedicated to Michael Walford)

  1. Mon cher Bébert tu nous fais voyager avec ton blog. Nous sommes un paquet de « singes » dans ton « panier » ! Alors ne perds pas le nord.. ou plutôt l’Est et roule ma poule !
    Je t’embrasse
    Gilou

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  2. Superbe Turquie ! quel bonheur après cinq années passées à Istanbul la belle !!!
    Vous étiez passés nous voir, trop brièvement sur les bords du Bosphore !
    et parlant de livre, je me souviens du vol durant lequel j’allais prendre mes fonctions dans un pays totalement inconnu; et je lisais « the last great siege 1453 » de Roger Crowley, historien, anglais également ! la chute de l’empire romain d’orient… passionnant !!! je recommande !

    iyi yolculuk = BON VOYAGE

    Gérard

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  3. Mon cher Bertrand c’est moi qui ai ton livre Route d’Oxiane. On pense à toi et on n’ oublie pas Genevieve . Rassure toi elle ne joue pas les Pénélope. Elle ne défait pas son tricot tous les soirs en attendant ton retour mais attend la » Grande Forme physique »pour partir te retrouver.
    Bonne route et merci pour les photos
    Cécile

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  4. La Perse. J’avais une amie algérienne. Quand on lui demandait ses origines, elle parlait de sa mère, née en Perse. Elle était très fière de cette origine.
    Quant à l’accord Sykes-Picot, quel désastre…
    Bon voyage Captain Bertrand et que la route te soit douce.

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  5. Bébert,
    Quel plaisir de te lire ! C’est toujours un régal de partager tes aventures, tes rencontres.

    Ginette va de mieux en mieux, l’ayant au téléphone et « Boté » est venue lui tenir compagnie.
    Je prendrai le relais en juillet.

    Bonne route à la découverte de nouveaux horizons……
    Bises,
    Marie

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  6. Mon oncle Bébert, je lis avec toujours autant de plaisir tes savoureuses relations de voyage… Qui c’est, c’est peut-être toi que les générations futures de voyageurs citeront en exemple ! Bonne arrivée en Perse!! Bises bien chaleureuses

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  7. N’oublie pas le palais Ishak pacha à Dogubayazit, avant la frontière : un havre de fraîcheur …
    L’avantage d’un grand panier : nous sommes tous dedans … et n’en descendrons pas !

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  8. Lors de son voyage en Orient, Lamartine a séjourné au Liban où il a laissé plusieurs empreintes.
    Pas plus tard que Samedi dernier, Marie Pierre et moi lui avons rendu hommage au fin fond du Chouf, dans la réserve des cèdres de Barouk où un cèdre multimillénaire porte son nom. Là nos hôtes, fervents francophiles et parfaits francophones comme la grande majorité des libanais nous a déclamés quelques poèmes de notre savoyard d’adoption.

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