Vite oublier l’hôtel mouroir d’Agadir sur la Corniche et prendre la route 105 en direction de Tafraout afin de vérifier que l’image représentée sur la photo non datée que Ginette a en main existe toujours.
Au dos de la photo prise par Joseph, jeune goumier marocain, est inscrite simplement la mention « Tafraout ».
Au début, la route n’est pas terrible, on se croirait dans une BD de Riad Satouf ( L’Arabe du futur– tome 2) puis elle grimpe dans l’Anti-Altlas
et là on se croirait dans le Grand Canyon
Après une halte Vache qui rit à l’ombre d’un arganier
et avoir dépassé villages et kasbahs
on arrive à Tafraout
chez Mohamed dont l’olivier offrira protection pour la nuit à L’Orange Bleue.
Mohamed est un retraité autodidacte de large savoir; c’est même un geek qui a conçu le premier site internet sur Tafraout qu’il est fier de nous montrer. Ginette lui présente sa photo et, après un examen minutieux : « C’est le fort français, maintenant la maison du Pacha, que vous trouverez facilement au rond point entre la salle de sports et la piscine olympique. »
Au café « la Perle d’Agadir »
Bébert et Ginette font la connaissance de deux amis, artistes peintres d’origine berbère, férus d’ histoire locale, qui, sans conteste, situent la photo en 1933-34
-« Les français n’ont pacifié certaines tribus récalcitrantes à Tafraout qu’en 1933-34. Il ne pouvait pas y avoir de fort avant . Votre photo date de 1934. Ici c’est un territoire berbère habité de longue date par les juifs, certainement depuis la première destruction du temple de Jérusalem. Pendant longtemps trois religions ont coexisté à égalité , la vieille religion berbère (j’ai oublié le nom NDLA) la juive et l’islam. Il n’y a pas eu de minaret aux mosquées jusque dans les années 1980, époque à laquelle l’état a islamisé le pays. »
– » Mais la langue berbère est bien reconnue par l’état puisque les panneaux de signalisation portent la mention en berbère? »
– « Oui, récemment, mais on ne l’enseigne que très peu dans les écoles, alors que les français, (Jacques Chirac!), l’ont reconnue comme langue régionale en 1995 ! En 1936 les français avaient demandé que notre langue soit reconnue comme langue officielle mais les groupes arabo-musulmans s’y sont opposés et tout a été oublié. »
Le matin du départ Mohamed charge la photo de Ginette sur son ordinateur car il n’a pas de vue ancienne de Tafraout sur son site.
La mosquée de Tin Mel – carte postale envoyée le 3 avril 1933
G
C’est joli comme nom Tafraout.
Vous êtes super les pt’loups; quelle belle idée de remonter le temps.
Bisous
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Oui, joli nom, jolis paysages, joli soleil (ici, il est tombé en morceaux… ). Ca donne envie d’y aller faire un tour.
J’adore ces pays d’Afrique du Nord. Le désert.
Ayest, j’ai des fourmis dans le passeport !
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Ah merci Bertrand et Ginette pour ce beau récit ! J’ai pas mal trainé en 88 sur ces merveilleux endroits; Tafraoute puis Tamegroute, Merzouga, Zagora… les superbes vallées du Drâa et Dades !
Continuez bien ce beau voyage
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Je suis allée à Amtoudi en 90 avec les enfants petits. J’ai eu du mal à reconnaître le coin, non pas qu’il était dévasté,pas du tout, mais dans mon souvenir l’oasis était verdoyante , des cultures partout, de la fraîcheur. Or avant hier je l’ai trouvée poussiéreuse et asséchée. Il n’a pas plu depuis le mois d’octobre. Est-ce le changement climatique ?
On accuse à tort le réchauffement climatique. Renseignements pris auprès des vieux du village les jeunes ne veulent plus cultiver l’oasis….
Ginette
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Bonne route vers Ouarzazate, Agdz et Zagora…….qui m’ont laissé un merveilleux souvenir du sud marocain .
Bisssss
Marie
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Magnifiques photos !!
Il manque 2 places sur le side-car pour que Christelle et moi vous rejoignions !!
Bonne route !!
Christelle et Marie
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Ce n’est pas avec deux bientôt septuagénaires qu’il vous faut visiter ce beau pays mais avec vos amoureux ! Je crois d’ailleurs que c’est ce qu’a fait Marie.
Merci de nous suivre et bien amicalement à vous deux.
B & G
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Merci Bebert pour ces reportages passionnants ! 🙂
Je ne suis jamais allé au Maroc et tes récits me font terriblement envie… !
À Bullet, ça devrait le faire, à allure de sénateur… ! 🙂
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Oui, les routes marocaines sont excellentes et faites pour nos véloces motocyclettes. Penser toutefois à se munir de consommables (pneu, chambre à air, rayons, plaquettes de frein, bougie, câble d’embrayage) car pas de concession Royal Enfield au royaume chérifien…
B.
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