Il fait son sac à dos: sangles, américaines bien sûr, couteau suisse, chapeau de paille de  Panama, ordinateur portable, photos de la famille. Il part à peu près avec ce qu’il a sur le dos.

Elle sort son sac du placard: il sent le pipi de chat; y fourre 4 paires de chaussures 8 pantalons, chauds, légers, moyens, X hauts, trousse de toilette.

Il faut éliminer: le serum tenseur, l’antiride riche, la BB crème, le shampooing cheveux stressés, le bain hydratant, huile sèche, les patchs de yeux, les bandes dépilatoires et le maquillage complet ne sont pas négociables.

Après une vision prémonitoire de son voyage elle repose  les  habits qu’elle a achetés pour l’occasion dans le placard des chats et  garde  ses vieux trucs moches.

« Gris perle moche » c’est le nom du chat d’Aidier qui a sans doute pissé dans le placard et qui, pourtant, restera là à l’attendre. Elle n’ose pas le regarder dans les yeux en lui versant son lait, dans ses grands yeux tristes Houellebecquiens. Comme l’écrivain, ses poils sont épars et il n’a plus de dents. Et s’il mourrait de chagrin?

Le poisson  a opportunément rendu l’âme après 15 ans de présence muette dans son bocal et 5 secondes de mémoire vive. Il a eu le plus bel enterrement dans le jardin qu’aucun poisson n’eut  jamais  pu espéré. Paix à sa mémoire.

Maintenant il faut saupoudrer du tue-fourmis au pied des portes et coller des coquelicots en plastique aux fenêtres pour tuer les mouches.

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