« – Connais-tu Christophe Bourdoiseau ?
« – Non. »
« -Hé bien tu as tort : journaliste*, marié à une allemande, habitant Berlin depuis plus de vingt ans, auteur d’un guide touristique et d’un livre sur l’Allemagne, il est, à mon avis, l’un des plus fins connaisseurs de la capitale allemande; il organise demain une visite de cette ville sur le thème « Berlin et le Troisième Reich » et il lui reste deux places, c’est le moment ou jamais, pour Maman et toi, de vous y joindre. »
Venant de leur fils Hadrien, lui même Berlinois depuis quinze ans, docteur de la Humboldt Universität, marié à une allemande et père de deux petits Berlinois
(c’est curieux ces yeux rouges chez certains enfants allemands; début d’albinisme ?)
cet avis ne pouvait que valoir injonction, aussi Bébert et Ginette se firent-ils un devoir de s’y conformer.
La vérité oblige à écrire qu’ils ne le regrettèrent pas.
En effet, si le Berlin actuel est totalement différent de ce qu’il était sous le IIIe Reich (ce qui n’a pas été détruit par les nazis eux-mêmes pour faire place nette à la construction de Germania, la nouvelle capitale du grand Empire Allemand, a été rasé par les bombardements aériens et terrestres alliés), de sorte que la Chancellerie a disparu (son entrée se trouvait à la hauteur de l’actuel restaurant chinois)
et que le bunker du Führer
est aujourd’hui un parking
l’un des seuls monuments nazis encore utilisé étant l’ancien Ministère de l’Air de Göring
devenu l’actuel Ministère des Finances
après avoir été, du temps de la R.D.A., la Maison des Ministères
(notez l’inspiration socialiste de la fresque…)
les douze années qu’ont duré le nazisme (qui, d’après ses inspirateurs, devait en compter mille !) ont imprimé, en creux, leur marque indélébile sur la ville.
C’est d’abord, évidemment, le très beau mémorial de l’Holocauste érigé au cœur de la ville à l’initiative des Allemands eux-mêmes
c’est aussi ce petit monument en mémoire des homosexuels persécutés par le régime
par la fenêtre duquel l’on peut apercevoir la projection d’un vieux film « gay » en noir et blanc
(le seul des mémoriaux à être régulièrement vandalisé, paraît-il…)
c’est également les cicatrices de la guerre sur la peau de la ville, que les bâtiments aient été réutilisés après avoir été réparés
ou laissés tels quels comme témoins de l’Enfer
(ci-dessous ce qui reste de la gare Anhalter…)
(…à comparer à ce qu’elle était auparavant)
c’est enfin ces traces émouvantes sur le pavé des trottoirs, dues à la conjonction du cœur et du génie, qui rappellent au passant que derrière les murs qu’il longe vivaient tel et tel engloutis par l’Apocalypse mais non oubliés des hommes.
…………………………………………
Comme un malheur n’arrive jamais seul, à cette dictature de douze ans allait succéder une autre dictature, de quarante-quatre ans celle-ci, mais ça, comme écrivait Kipling, c’est une autre histoire…
*Correspondant de nombreux journaux francophones, dont la célèbre Tribune de Genève, mais aussi auteur-compositeur-interprète…
je garde un excellent souvenir de cette ville de Berlin, visitée avec vous d’ailleurs……
(Nous avons bien ri à la » pension Marie », je me garde de faire circuler la photo de vous 2, vous n’étiez pas à votre avantage !)
Mais il est vrai que certains endroits m’ont laissée un sentiment de mal être !!!!!!
Bon séjour avec Didi, Maren et les enfants que j’embrasse bien fort.
Je ne vous oublie pas bien sûr….. bisss à vous aussi
Marie
J’aimeJ’aime
Merci à Bebert et Ginette, vous nous avez bien fait rire avec vos gentilles cartes.
Les Voutier vous embrassent. Bonne fin de tour du monde.
J’aimeJ’aime
Embrassez vos petits et grands avec toute notre affection et bises à vous deux
Cécile et Paul André
J’aimeJ’aime