Georgia On My Mind…

Je vous avais quittés à Trébizonde, en Turquie, avec le projet de traverser la Géorgie en longeant la côte de la Mer Noire faute de ferry Trabzon/Sotchi.

De fait, mon navigateur m’indiquait une route en ce sens.

J’ai donc franchi la douane Turco-Géorgienne

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et pu constater que si, en Turquie, les routes étaient excellentes et les conducteurs dangereux, en Géorgie c’est les routes et les conducteurs qui étaient dangereux…

A un moment mon GPS, désorienté par un récent changement de voirie, m’a abandonné et après avoir roulé quelques kilomètres à la boussole j’ai avisé une voiture arrêtée au bord de la route et demandé le chemin pour Sotchi à ses occupants.

C’étaient des Russes et, par chance, l’un d’entre eux parlait anglais :

-Pourquoi voulez-vous aller à Sotchi ?

-Je ne tiens pas particulièrement à aller à Sotchi mais je voudrais entrer en Russie pour aller au Kazakhstan .

-Alors faites demi-tour : vous vous dirigez vers l’Abkhasie qui, depuis qu’elle s’est unilatéralement déclarée indépendante de la Géorgie, est purement et simplement fermée ! Le seul moyen pour vous de rejoindre la Russie sans passer par l’Azerbaïjan consiste à franchir le Grand Caucase par la Route militaire Géorgienne(https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_militaire_g%C3%A9orgienne).

Ce que j’ai fait

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Et après avoir franchi le seul poste frontière entre la Géorgie et la Russie

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où une jeune douanière Russe,rousse et anglophone a interrogé les camionneurs pour me faire un itinéraire jusqu’au Kazakstan

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je suis arrivé le soir dans la Sainte Russie

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………………………..

Le lendemain, c’est à dire ce matin, de bonne heure, j’ai pris la route et me suis perdu dans l’immensité des terres à blé et à tournesols

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mais soudain, vers la fin de l’après-midi, un parfum familier est venu caresser ma narine, un parfum qui ferait la fortune d’un parfumeur s’il en était un capable d’en saisir l’essence et de la reproduire, mélange de citronnelle et de genêt, délicatement acidulé avec une pointe -mais juste une pointe- d’alacrité…

Où l’avais-je déjà rencontré ?

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En Mongolie ! C’était l’odeur de la steppe.

Et je n’ai pas eu besoin de voir apparaître les toits d’Elista, capitale de la République de Kalmoukie, pour savoir que j’étais arrivé en Asie…

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………………….

Demain j’enfourche l’Orange Bleue et je galope jusqu’à Astrakhan.

 

Bébert, le roi du désert.

 

 

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16 réflexions sur “Georgia On My Mind…

  1. Non seulement c’est un réel plaisir de retrouver ta prose, mais quelles belles photos !!! Çà donne envie de tout lâcher pour partir dans tes traces 😉
    encore encore !!!!
    bises,
    Isa

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  2. Bazar de sort…!!!
    A quelques jours près nous aurions pu dîner ensemble du côté d’ Arsgir…!
    Tout le meilleur à vous!

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    1. On mange du canard à Arsgir ?
      Tu sais que Geneviève et moi attendons toujours ta visite à Albertville…mais j’ai l’impression qu’il nous sera plus facile de nous rencontrer au Kâfiristân !

      Bien à toi, Jean de Pologne.

      B.

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  3. Добро пожаловать в России (Bienvenue en Russie) et surtout bonne route… Les conducteurs russes ne sont pas réputés pour leur civisme 😦

    Nous t’embrassons très fort
    Didi, Maren, Elias et Hugo (9ans aujourd’hui !)

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  4. For-mi-da-ble ! Il n’y manque (presque) que l’odeur de la steppe, fort bien décrite pourtant, pour qu’on s’y croie…

    P.-S. Puisque tu veux bien, et c’est tant mieux, laisser des petits cailloux blancs derrière toi (merci aussi à la douanière r(o)usse), je m’emploie à reconstituer ton itinéraire dans Google Maps. C’est moins beau, mais ça donne finalement plus d’informations que la carte Michelin World, et ça aide à rêver.

    Bon, avec sans doute plein d’inexactitudes et de raccourcis (ou de détours que tu n’as pas faits), mais c’est une « trace ».

    Pour compléter, peux-tu nous dire comment tu as franchi les Alpes (si c’est le cas), et où tu as pris le bateau pour la Turquie ? Merci.

    Pour info, ce 15 juillet, ça donne ça :
    https://goo.gl/kuNBMT

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    1. Cher Jihel,

      Merci pour tes commentaires qui me feraient rougir si le soleil qui m’accompagne depuis le départ ne s’en était chargé malgré les tartines de crème que je m’étale sur le nez et les régions circumvoisines.
      Je n’ai pas eu à franchir les Alpes : prenant le bateau à Toulon, très exactement à La Seyne sur mer, au port de Brégaillon, j’ai suivi la belle route qui passe au col de Lus-la-Croix-Haute (où j’ai pris une orange pressée…) et fait étape chez mes amis Jean-Claude et Mapi Paillardet au Lavandou.
      L’agence pour le bateau (trouvée par Geneviève) : http://www.worms-sm.com/tramping_france_portsmap_details.html?port=78 (demander Margot).

      Bien à toi,

      Bertrand

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      1. Merci Bertrand pour ces précisions… que je n’arrive pas à intégrer pour visualiser l’intégralité de ton voyage, depuis certaine commune de la Savoie. On dirait que GoogleMaps ignore qu’il est encore possible, au XXIème siècle, de voyager par bateau (ou je ne sais pas faire).

        Amitiés.

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  5. Bonjour Infatiguable voyageur au long cours

    le récit et les photos me fascinent … Je ne rentre que d’un maigre « Liège Bratislava Liège » avec une de mes pétrolettes et mes 10 pays et 3500 bornes sont mièvres au regard de ta superbe et belle aventure

    Bonne route à toi l’Ami !!
    bises à l’Orange Bleue

    a bientôt sur les motos routes du monde
    Goldie d’Ardèche

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    1. Goldie,

      Ne minimise pas tes prouesses : faute d’être mécanicien je serais absolument incapable de faire des milliers de kilomètres à califourchon sur une pièce de musée. Car chez les motards c’est comme partout : il y a les aristocrates et le menu peuple; en l’occurrence les aristos c’est les mécaniciens, ceux qui, comme toi, savent réparer une boîte de vitesse au bord de la route.
      Amitiés d’un plébéien qui compte bien que tu lui fasses essayer un jour ta Velocette Venom.

      Bertie

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  6. Respect !
    A vous lire je me sens un petit motard du dimanche !
    Je ne suis remonté sur Maggy qu’hier après un long hivernage.
    Mais à vous lire et vous imaginer j’en ai des démangeaisons dans la main droite, celle des gaz.
    Bonne route

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