Bonjour les amis,
Nous nous étions quittés au Kazakhstan, à Ayagöz (ou Aïagouz) exactement, là où Boris et Sandra étaient partis sur leur grosse BMW GS 1200 (la meilleure moto du monde, pour ceux qui peuvent se l’offrir…et toucher les deux pieds par terre en même temps !*) vers la Mongolie au travers des monts de l’Altaï et Ginette et moi vers la frontière Russe sur l’Orange Bleue…
L’Orange Bleue dont l’amortisseur du panier avait commencé à donner des signes de faiblesse
auxquels j’avais bien tenté de remédier une première fois avec un bout de tuyau d’arrosage en caoutchouc
(Le short n’est pas le mien mais celui de l’aimable Kazakh qui s’était offert à m’aider.)
puis une deuxième fois avec l’aide d’un mécanicien professionnel (qui a fait découper par un confrère un silent bloc dans un pneu de camion !)
mais, après la frontière Kazakho-Russe, l’amortisseur avait recommencé à donner des signes de faiblesse de sorte que même si les routes étaient devenues excellentes, du moins sur les grands axes, la décision fut prise de profiter de notre halte à Novosibirsk, porte et capitale de la Sibérie, pour tenter de le remplacer en même temps que nous ferions mettre un des pneus de notre cargaison à la roue avant.
Il me faut avouer que l’ami Jean (Burdet) m’ avait bien donné un amortisseur de rechange mais que, fort de mon expérience selon laquelle « un amorto tient au moins 20.000 kms », j’avais jugé inutile de l’emporter…
Insouciante jeunesse.
D’ailleurs la Sibérie n’est-elle pas un pays hautement civilisé où l’on trouve de tout…
… et qui plus est très joliment habité
enfin, la plupart du temps ?
………………….
Les choses en étaient donc là et nous roulions vers Novosibirsk quand une voiture nous a doublés et fait signe de nous arrêter.
C’était Alexeï, « biker » à ses heures et qui, travaillant pour une entreprise française, parle…anglais. Il nous a demandé d’où nous venions, où nous allions et si nous avions besoin de quelque chose; nous lui avons exposé notre problème et il nous a donné, outre les siens propres , l’adresse et le N° de téléphone d’un magasin-atelier pour motos : NBS MOTOR 271/5 Proletarskaya à Novosibirsk.
Ce matin j’ai donc entré 271 Proletarskaya dans mon GPS et nous sommes partis à la recherche du salut…
Arrivés au fond d’une impasse en terre battue qui, manifestement, n’avait jamais accueilli de magasin pour motos, une jolie jeune femme nous a gentiment expliqué que 271 et 271/5 ce n’était pas la même chose, du moins à dix kilomètres près, et, comme mon GPS, interrogé convenablement cette fois-ci, voulait m’envoyer vers d’autres rues non goudronnées mais tout aussi défoncées, le poivrot du coin, déjà (ou encore ?) ivre à dix heures du matin, a sauté en amazone sur le siège passager de la moto pour s’offrir à nous conduire à bonne destination.
J’ai eu le plus grand mal à m’en défaire, une fois la route « ferme » atteinte, l’argument selon lequel, sans casque, il risquait une amende, le laissant insensible…
Mais peut-être était-ce moi qui risquait l’amende ?
Quoi qu’il en soit nous avons fini par trouver ledit magasin
ouvert le dimanche (!) et pris rendez-vous pour demain matin.
Mais, quand même, qu’est-ce que Ginette et moi avons pu faire à cet amortisseur pour qu’il déclare forfait aussi vite ?
B.
* L’ami Jihel, fidèle lecteur de ce blog, en a possédé une, parmi de nombreuses autres machines, et j’aimerais bien connaître son opinion sur la question. Il est vrai que chaque fois qu’ils nous ont doublés, Boris et Sandra semblaient rouler -ou plutôt survoler les creux et les bosses- deux fois plus vite que nous.
C’est à se demander si vous finirez votre périple avec l’Orange Bleue?
Si vous avez, encore, un problème et besoin d’une aide, Je viens de lire que Poutine est depuis début août en vacances en Sibérie où il s’adonne à la plongée en eaux froides, attrapant de gros brochets ou chassant la baleine !!
Moi, je vais prendre la direction de l’Helvétie, mais en TGV, c’est plus sûr, mais moins fun !
Je vous souhaite BONNE ROUTE pour la suite…….
Marie
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Hello Bertrand,
Bah, la BMW 1200 GS dans les années 2000, c’est comme la Triumph Bonneville dans les années 60 : *tout le monde* en a eu une ! Tu n’auras donc pas de mal a recueillir des avis sur elle.
Ce que j’ai pu observer en trois ans, c’est que c’était en effet la meilleure moto du monde… pour tous ses propriétaires, moi inclus (mais je me demande si on ne peut pas étendre la formule à toutes les motos !) Disons que c’est une moto qui sait tout faire – sorte de couteau suisse, ou mieux, de Leatherman… Elle a beaucoup de rivales, y compris chez Triumph, le gros trail routier étant un créneau important en Europe, et « à la mode ». Certaines font mieux sur tel ou tel type de route, ou dans telles ou telles conditions. Mais aucune ne fait aussi bien partout.
Pour beaucoup de motards, le succès, les qualités mêmes de la 1200 GS la rendent haïssables. Et ceux-là ont beau jeu de lui reprocher son coût important, son embonpoint croissant, sa hauteur de selle en effet (mais comment franchir les obstacles sans garde au sol ?), et surtout d’être envahie par l’électronique (comme la plupart des motos actuelles, et toutes les voitures).
Reste que se retrouver, avec ce concentré de technologie, immobilisé au milieu du Ténéré ou du désert de Gobi par la défaillance d’un composant à 2 €, cela fournit une belle occasion de méditer sur l’impasse dans laquelle se sont engagées ces « motos de globe-trotters ».
Après, nous connaissons tous des globe-trotters à moto (et de globe-trotteuses) qui ne roulent pas 1200 GS, et c’est très bien comme ça…
Amitiés.
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Fred et moi vous suivons avec beaucoup de joie dans votre périple dont vous relatez avec humour les aléas mais aussi les rencontres. Nous allons partir en direction opposée, Cuba, Key West, Miami, mais de là-bas, quand ce sera possible, nous continuerons à vous accompagner. biz
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Si l’Orange Bleue ne veut pas finir en orange pressée allégez le panier de Ginette et chargez la moto. !!!! Vous êtes trop chargés pour bouffer les pièces à cette allure . Une amie qui vous veut du bien .
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Bébert à suivi ton conseil de pro. Panier allégé. Heureusement que tu veilles à la bonne marché de cette équipée.
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J’ai suivi tes conseils, Mapi, désormais c’est la moto qui porte tous les sacs et le chauffeur, le panier ne supportant que la patronne !
Ce matin je lui ai installé la capote : la pluie de Sibérie a vaincu sa honte ! Il faut dire qu’elle ne connaît personne à Krasnoïarsk…
Bébert le moujik
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Bientôt Irkoutsk où furent envoyés les décembristes !!! Pour vous, aoûtiens, c’est la route des os qui vous attend …
Miss Baïkal est fière de vous annoncer l’arrivée prochaine d’une belle pétrolette de 650 cm3.
Quant à la GS, la meilleure certes, à condition d’aimer la fréquentation de son garagiste !!!
Après Oulan Oude, la route ne va pas s’améliorer … Une petite révision auparavant ???
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Pour la 1200 GS, je ne peux que confirmer ; c’est la meilleure synthèse de moto du monde, increvable, un moteur parfait, mais haute, haute … ce qui fait que les nains de mon espèce passent leur temps à la relever après une chute à l’arrêt en dévers. Quant aux pannes, très peu nombreuses, mais je concède : souvent informatiques, et une petite fragilité maintenant corrigée dans la suspension réglable. Si je craque pour la nouvelle à refroidissement hydraulique je vous emmènerai faire un tour. Mais changer … sans doute lorsque je n’aurai plus la force de la remonter. Ou alors je l’équipe d’un panier ; j’ai déjà le singe …
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