Hitler voulait déporter les Juifs à Madagascar. Staline les a déportés…en Sibérie. On l’ignore en effet mais il existe, dans l’Extrême-Orient russe, une sorte d’état créé par Staline pour accueillir les juifs d’URSS et, accessoirement, les éloigner du pouvoir et de leurs métiers traditionnels jugés « capitalistes » : l’« Oblast autonome juif ».
Dès avant la création de l’état d’Israël le Petit Père des Peuples a alloué en 1934 à tous les Juifs qui voudraient bien s’y rendre un territoire de 36.000 kilomètres carrés, soit plus vaste que l’actuel état d’Israël (22.000 ou 28.000 kilomètres carrés selon que l’on y inclut ou non les territoires dits « palestiniens« ), le long du fleuve Amour à la frontière de la Chine.
Enthousiastes et naïfs, parfois les deux à la fois, sont accourus de toutes les régions d’URSS mais aussi du monde entier pour s’apercevoir de ce que le cadeau était empoisonné : loin de tout, constituée en grande partie de terrains marécageux, la Région autonome juive n’avait rien de la Terre Promise.
Aujourd’hui le terrain est toujours marécageux
(Dans la capitale, Birobidjan, la rue qui, de la rue principale Sholom-Aleïkhema*, mène à la gare…).
la population juive ne représente plus qu’1% des habitants de la Région et l’on ne trouve que difficilement, sur les murs de sa capitale, Birobidjan, les traces du Judaïsme
Il est permis de s’interroger sur les raisons de cet échec, aggravé par la chute de l’URSS qui vit de nombreux Juifs soviétiques émigrer en Israël (nombre d’entre eux voulaient se rendre aux USA mais le gouvernement Israélien aurait, dit-on, fait pression sur le gouvernement américain pour que celui-ci leur refuse l’entrée aux Etats-Unis de sorte qu’ils soient contraints à s’installer en Israël).
La principale ne serait-elle pas que le pays des Juifs est Israël et non la Sibérie ?
Mais la place n’est pas perdue pour tout le monde: l’hiver, lorsque le fleuve Amour est gelé, il ne faut que quelques minutes aux hommes chinois en manque de femmes pour franchir la frontière et s’installer clandestinement en Russie, immigration qui ne manque pas d’inquiéter les autorités…
B.
* La rue principale porte le nom de Sholom (ou Cholem) Aleikhem, féminisé comme tous les noms de rue en Russie; c’est de l’une des nouvelles de cet écrivain qu’est tirée la comédie musicale « Un violon sur le toit » ; pour plus de renseignements https://fr.wikipedia.org/wiki/Cholem_Aleikhem
Pour ceux que l’Oblast autonome juif intéresse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oblast_autonome_juif
Encore merci pour cette leçon d’histoire, on se cultive à tout âge !
bises,
Marie
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Des voyages pour la culture, de la culture pour voyager, je suis, on est, content d’en apprendre de ta part Captain !
Et puis, quand je pense à ces pauvres hommes chinois qui rallient la Russie pour y tremper leur pinceau pendant que tant de leurs gonzesses se vendent aux « étrangers » via internet (achtung grosses arnaques), ben j’me dis que tout loin où vous êtes le monde est aussi fou qu’ici .
J’adore tes pages culturelles .
Yves
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Vous y êtes presque … Bientôt plein sud pour le dernier millier. Emmagasinez toutes ces sensations qui ne manqueront pas de disparaître quelques semaines après le retour. Mais je ne vous apprend rien.
Rentrer … pour mieux repartir !!!
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