En sidecar au Japon (suite)

Pour circuler au Japon avec votre propre véhicule il vous faut, comme en France, la carte grise de ce véhicule et votre permis de conduire mais aussi la traduction en japonais, par un traducteur japonais agréé, de ce permis (pour les Français le Japon ne reconnaît pas la validité du permis de conduire international)

L1040681

l’ attestation d’une assurance japonaise (que l’on peut se procurer dans les magasins de motos; Bébert avait obtenu la sienne par le biais de l’agent maritime qui avait organisé le transfert de l’attelage en ferry depuis Vladivostok)

L1040675

et un carnet de passages en douane accompagné de sa traduction par une antenne de l’Automobile Club japonais

L1040686

ce carnet dûment visé par les autorités douanières

L1040685

Et c’est tout (en principe).

…………………………………………….

Pour remercier l’un de ses hôtes japonais Bébert lui avait proposé de l’emmener faire un tour et celui-ci l’avait guidé jusqu’à « la Montagne du Dieu » : Kônoyama

L1040657

où il lui avait fait visiter un très vieux temple shintô (au Japon la religion traditionnelle, le shintoïsme, coexiste pacifiquement avec le bouddhisme et le christianisme, à telle enseigne que les japonais se font baptiser selon le rituel shintô, se marient chrétiennement -ou, en tout cas, selon l’usage chrétien-, et suivent les coutumes funéraires bouddhistes)

L1040647

Il faut croire que le dieu de la montagne n’avait pas apprécié la visite de Bébert car au retour, alors qu’il était presque arrivé à la maison de ses amis, la sirène d’une voiture de police et les injonctions par haut-parleur de l’un de ses occupants l’amenèrent à se garer sans comprendre quelle infraction au code de la route japonais il avait bien pu commettre

L1040659

(Vous savez désormais comment s’écrit « POLICE » en japonais.)

Coup de téléphone à la fille, franco-japonaise, de ses amis, Miwako-san, qui accourt aussitôt

IMG_5230

 « C’est ta plaque d’immatriculation qui leur pose problème » lui dit-elle, et Bébert de penser « ces flics japonais sont vraiment très forts : ils ont décelé que la plaque française de la moto était anachronique, chapeau ! ».

L1040684

Bébert : «  C’est vrai qu’elle correspond aux plaques en vigueur il y a trente ou quarante ans mais que lui reprochent-ils exactement ? »

Miwako :  » D’être française : le carnet de passages en douane te permet, selon eux, d’importer ta moto au Japon mais non de t’en servir; pour cela il te faut aller à la mairie pour te faire délivrer une plaque japonaise. En attendant ils t’interdisent de te servir de ton attelage et tu devras le pousser jusqu’à la maison ! »

Bébert : « Mais il est lourdingue, et je suis un vieillard épuisé par la traversée de l’Eurasie ! Dis-le leur; »

Miwako : « Je le leur ai dit : deux d’entre eux vont t’aider à le pousser jusqu’à la maison et le troisième vous suivra avec la voiture de police pour vous protéger de la circulation. »

Ce qui fut fait

IMG_5236

L1040669

IMG_5243

……………………………………………………………

Le soir, invités à la table des parents de Miwako, Bébert et Ginette voient celle-ci répondre au téléphone en réprimant difficilement son envie de rire :  » C’est le commissariat de police qui téléphone pour s’excuser. Renseignement pris auprès de la hiérarchie vous pouvez circuler avec votre plaque française. »

Bébert : » Alors pourquoi ris-tu ? »

Miwako : « Parce que mon interlocuteur m’a quand même demandé si tu circulais avec cette plaque en France. »

*                                             *

 

*

 

 

L1040169

6 réflexions sur “En sidecar au Japon (suite)

  1. On peut constater qu’il n’y a pas qu’en France qu’on trouve des fonctionnaires tatillons…..
    Mais je ne suis pas sûr qu’en France ils t’auraient aidé à pousser la moto…
    Bonne continuation et encore merci de nous sortir de notre quotidien.

    Felipe

    J’aime

  2. J’adore lire ce genre de mésaventures (bien calé devant mon écran…) ! Heureusement que les japonais semblent bien courtois et respectueux. Ça fait passer la pilule ! 😀
    Merci pour vos écrits ! 🙂

    J’aime

  3. Incroyable mais vrai!!! Bravo les japonais pour pousser la moto.
    Si j’ai bien compris il te manquait Geneviève pour négocier.
    Bises et bonne fin de séjour
    Cès

    J’aime

  4. Oui, les amis, incroyable mais vrai ! Des policiers français ne m’auraient certainement pas aidé à pousser la moto mais…dans l’ignorance de la règle applicable ils ne m’auraient pas non plus interdit de la conduire. Cette anecdote amusante fait toucher du doigt la différence de mentalités : en occident tout ce qui n’est pas expressément interdit est permis, en (extrême) orient tout ce qui n’est pas expressément autorisé est suspect. Faut-il y voir le reflet de la différence des grands systèmes de pensée qui régissent ces parties du monde : dialectique en occident (Socrate, Hegel…), confucianiste en Chine et au Japon ?

    Bébert le pédant

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s