Rencontres du troisième type (A Fabien Dieppedalle*)

Je crois n’avoir jamais eu aussi froid de ma vie.

Ce matin j’ai quitté Karasjok, en Norvège, pour Enentekiö, en Finlande, toutes deux au nord du cercle polaire en Laponie et distantes d’environ 223 kilomètres. Entre les deux la petite ville de Kautokeino à 123 kilomètres de mon point de départ.

Le trajet a bien commencé

mais je dois dire que j’avais été prévenu

et si la toundra (mot sami !) était assez monotone la simple lecture des panneaux routiers suffisait à me mettre en joie
mais, après avoir roulé une heure, soit environ 50 kilomètres, j’ai eu envie d’un café chaud (il faisait quand même – 10°) et me suis dit « à la prochaine station-service je m’arrête ».

Je devais apprendre à mes dépens qu’entre Karasjok et Kautokeino, soit pour 123 kilomètres ou, si l’on préfère, deux heures et demie de route, il n’existe aucune station-service ni aucun café !

C’est donc complètement frigorifié que je suis arrivé à Kautokeino, et, après avoir refait le plein d’essence et bu un grand café brûlant, ai décidé d’aller visiter, uniquement pour passer une heure au chaud (!), une galerie d’art ouverte en 1959 par un couple de Danois, Frank et Régine Juhls.

Mais, avant de vous en parler, je voudrais faire mon influenceuse et vous dire quel est mon équipement pour lutter contre le froid et quel est celui de la machine.

Le mien, d’abord.

Il consiste en cinq couches.

La première

(Tout en laine mérinos; le coton garde l’humidité et le synthétique les odeurs…)

La deuxième

(Idem, que du mérinos.)

La troisième

(Le vieux pull a été tricoté par ma défunte mère et les bottes sont des Sorel; rien de mieux !)

La quatrième
(Un pantalon de l’armée norvégienne (pur hasard) acheté dans un surplus militaire à Grenoble et une doudoune « made in China » de chez Décathlon.)

Et la cinquième

(Dans cette couche les moufles pèchent un peu : elles ont un index séparé et cela nuit à leur pouvoir calorifugeant; de vraies moufles, avec seul le pouce séparé, eussent été préférables; pour l’instant je n’en ai pas trouvé à ma taille.)

Et, pour le visage (en fait le bout du nez qui dépasse)

(« Ton makiage, il va pas avec ta doudoune, ma chérie ».)

Celui de la machine ensuite.

Ce qui ne se voit pas :

(Une huile plus fluide pour faciliter les démarrages.)

Ce qui se voit :

(Un pare-brise, des manchons, un tablier…)
(…fourré, le tablier !)
(Des pneus cloutés à l’avant et à l’arrière mais pas sur le panier.)

Et, bien que je ne sois pas persuadé de son utilité, mais comme j’ai vu les vieux renards des hivernales l’utiliser systématiquement :

(Une bâche; une bâche, pas une housse.)

Ainsi, ayant survécu à trois heures de route à 60 km/h par -10° mais sentant que je ne résisterai pas plus longtemps je suis allé à cette galerie d’art :

Un joyau :

(Pour Geneviève : ne dirait-on pas une oeuvre de Friedensreich Hundertwasser ?**)

(Et ça d’Hiroshige ?)

et j’ai remercié le ciel (le Ciel ?) de m’avoir donné si froid !

…………………………………………..

Puis je suis passé en

d’où je vous écris en ce moment.

Bien à toutes et à tous,

Captain Bertie

* https://www.fab-le-motard.fr/spip.php?rubrique4

** https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedensreich_Hundertwasser

10 réflexions sur “Rencontres du troisième type (A Fabien Dieppedalle*)

  1. Quel plaisir de te lire. Fred va vouloir y aller mais peut-être cela serait-il préférable de voir le Nord en…. été !
    biz

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  2. Gla gla, tous ces kilomètres parcourus avec ce froid polaire ! Mais heureusement tu as une garde robe adéquate, ton attelage aussi….
    Bonne route pour la suite.

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  3. Quel honneur d’être cité dans un article sur ton voyage !

    et merci pour tes infos sur tes équipements …
    et toujours de belles images, du texte, du rêve.

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  4. Emmaillotée de la sorte, sortir sa zigounette quand l’envie est trop forte, doit être du sport .
    Allez,.. maintenant en route vers la Baltique p’t’être gelée, c’est l’hiver, pour y circuler sur l’eau, la mer .

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  5. J’ai froid rien qu’à te lire…mais quelle belle aventure….
    Je ne regrette pas d’y être allé en été…
    Hiero

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    1. Merci mon Zaza… mais ce n’est pas encore mon anniversaire; il s’en faut de quelques mois. Bah, comme ça tu pourras dire que tu as été le premier à me le souhaiter.
      Bien à toi,

      Captain Bertie

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  6. Quel beau voyage. Moins pris par le temps que moi tu profites davantage. Il y a tellement de belles choses à voir et des rencontres à faire qu’il faut que j’y retourne. Si j’ai la chance d’avoir la même santé que toi et le même courage ça me laisse quelques années pour bien préparer ce nouveau voyage. Bravo Captain et merci pour le partage de ton aventure.

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